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Jean-Joseph CHARLIER, dit "LA JAMBE-DE-BOIS", COMBATTANT DE 1830

Gilbert SPOIDEN

Issu d'un milieu très modeste, Jean-Joseph CHARLIER naquit à Liège en 1794 et fut incorporé dans l'infanterie française à la fin de l'Empire. Mutilé sur le champ de bataille, il ne rentra dans ses foyers qu'après WATERLOO. La très modique pension qu'il percevait lui permettait à peine de nourrir sa femme et ses trois enfants.

Il se mêla avec enthousiasme à l'effervescence antigouvernementale qui saisit Liège après les émeutes de Bruxelles (1). Le 3 septembre 1830, il se joignit au détachement qui partit pour Bruxelles sous les ordres de Debosse de Villenfagne et fut à l'origine de l'enlèvement à la Caserne des Ecoliers des deux canons "Marie-Louise" et "Willem" (2) que les Liégeois emmenèrent dans leur marche sur la capitale.

(1) Sur la façade du Théâtre Royal de Liège (OPERA), à gauche et à l'extérieur de la première arcade (voir photo), est apposée une plaque sur laquelle est gravée l'inscription :

Ici, le 2 septembre 1830

A l'appel de CHARLES ROGIER

s'enrôlèrent les premiers Volontaires

Liégeois de la Révolution Belge

Conférence du Jeune Barreau de Liège 1931

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La plaque sur l'OPERA à LIEGE

(2) Les canons "Marie-Louise" et "Willem" avaient été abandonnés à la Caserne des Ecoliers par les Hollandais qui estimaient cette caserne trop difficile à défendre parce que située au coeur des quartiers d'Outremeuse et de Saint-Pholien. Ayant été encloués au moyen de chevilles en bois, ils furent rapidement remis en ordre de tir. CHARLIER s'était adjugé "Willem".

(Référence : "L'histoire de Liège - la révolution de 1830 - la vie sociale à Liège de 1830 à 1914" vues par un journaliste, D.D. BOVERIE, 1975, Editions Gustave Simonis, Liège).

La caserne des Ecoliers, est connue actuellement sous le nom Caserne Cavalier FONCK (voir l'article de P. HOFFSUMMER "Du Couvent des Ecoliers à la Caserne FONCK. dans les bulletins du C.L.H.A.M. Tome I, fasc. 12 de janvier 1983, Tome II, fasc. 1 d'avril 1983 et Tome II, fasc. 5 de mars 1984).

Le 12 septembre, CHARLIER, treize de ses camarades et leurs deux canons furent incorporés dans l'artillerie bruxelloise. Le pilon et le titre de vétéran de l'Empire du Liégeois en firent rapidement une figure très populaire. On connaît son rôle dans les journées de septembre : pointant avec adresse, bien qu'il n'eût jamais été artilleur, un canon défendant la Place Royale, il déplaça plusieurs fois sa pièce, balayant la Place et le Parc où les Hollandais étaient venus s'enfermer, et les forçant à évacuer les maisons de la rue Royale et le Palais du Roi. Ce succès grisa quelque peu Charlier, entouré de l'adulation de la population bruxelloise.

Son retour à Liège fut un triomphe et il fut nommé capitaine d'artillerie en retraite en décembre 1830. Il se signala à nouveau en août 1831 en s'employant à mettre Liège en état de défense et en suivant une batterie de l'armée régulière, juché sur un caisson.

Il termina sa vie à Liège en 1866, presque oublié de ses contemporains. Il eut cependant des funérailles grandioses et une souscription fut ouverte en faveur de sa veuve.

Le bilan des quatre journées de combat dans BRUXELLES fut lourd : 520 morts, 830 blessés et 450 prisonniers du côté hollandais, 450 tués et 1.270 blessés du côté des Patriotes. Les braves qui ont laissé leur vie pour la Patrie seront inhumés le 29 septembre place Saint Michel à BRUXELLES, qui deviendra plus tard PLACE DES MARTYRS.

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La Place des Martyrs à BRUXELLES

Revenons à LIEGE, plus précisément à ROCOURT, où s'élève le MONUMENT AUX MORTS de 1830, au milieu d'une pelouse bien entretenue : "à la mémoire des Volontaires Liégeois morts au combat, Héros de la Révolution". Il se dresse, pas loin de la Citadelle, au bout de la rue JAMBE-DE-BOIS qui part de la rue Sainte-Walburge, à l'entrée de Rocourt

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Au coin des rues Jambes-de-bois et du Sergent Merx, le monument porte la date du 30 septembre 1830

La lithographie populaire (photo n° 4) a ceci de particulier qu'elle place à gauche le fameux pilon de Charlier, alors qu'il était amputé de la jambe droite comme le montrent la lithographie de Madou, reproduite de "Fastes militaires du Pays de Liège (photo n° 5), ainsi qu'une photo visible au Musée de la Vie Wallonne à Liège. Se trouvent aussi dans ce musée, les décorations. le sabre et la jambe de bois de Charlier,  à qui, dans l'enthousiasme du moment, on avait promis un pilon en or ou en argent, projet qui ne fut pas réalisé.

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Les patriotes liégeois et le canon de Charlier-Jambe-de-bois, au combat du Parc de Bruxelles (lithographie populaire)

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"La Jambe-de-bois" par Madou, 1830. Le pilon de Charlier est placé correctement à la jambe droite

Au Musée Royal de l'Armée se trouve le décret du Gouvernement provisoire signé ROGIER, GENDEBIEN et JOLLY nommant Charlier au grade de capitaine d'artillerie en retraite et stipulant en outre que ses fils seront placés à l'école d'aspirants officiers.

Bibliographie.

"CHARLIER "La Jambe-de-Bois". par Louis LECONTE, dans les Ephémères de la Révolution de 1830, Bruxelles, 1945. Repris dans "Fastes militaires du Pays de Liège", toujours en vente au C.L.H.A.M., 286 pages, avec illustrations.

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LA FEDERATION NATIONALE DES ANCIENS PRISONNIERS DE GUERRE (F.N.A.P.G.) a perdu son Président.

Ancien prisonnier et invalide de guerre 1949-1945, Monsieur Raoul NACHEZ, Président national de la F.N.A.P.G. est décédé le 23 janvier 1993. à 84 ans.

Environ 3.500 personnes ont assisté à ses funérailles au Centre Hospitalier de Sainte-Ode, dont les dirigeants des différentes associations patriotiques, le Président de la Chambre, plusieurs ministres et anciens ministres et autres autorités et 400 porte-drapeaux.

L'hommage le plus émouvant fut celui des Prisonniers de Guerre et Prisonniers Politiques pour lesquels Raoul Nachez s'est battu pendant 50 ans. Toute sa vie, le Président Nachez mena un combat ardent pour forcer la Nation à traiter avec sollicitude ses soldats, ceux-là qui, par dizaines de milliers, avaient subi cinq ans de captivité en Allemagne.

Sainte-Ode, petit village ardennais, est un peu devenu la capitale de la F.N.A.P.G., le lieu où les efforts de tout le mouvement se sont concrétisés par le centre hospitalier, havre d'accueil pour les anciens Prisonniers de Guerre et les Victimes de la guerre.

Des centaines de drapeaux tricolores s'inclinèrent sur la tombe où fut inhumé le Président Nachez dans le cimetière de la F.N.A.P.G. à Lavacherie, lui apportant le dernier salut de ses compagnons de captivité.

OFLAG ET STALAG

Selon Gilbert Thibaut de MAISIERES, auteur de "Tourisme clandestin", Imprimerie Office de Publicité, rue Marcq, 16, Bruxelles :

1.  L'OFLAG est un camp d'officiers.

Les lois de l'honneur, actées par la Convention de Genève, interdisent à l'officier prisonnier de travailler au profit du pays ennemi. Cette non obligation agréable se paie. La surveillance est plus étroite et le prisonnier vit dans un espace immuablement fermé et restreint.

2. Le STALAG est un camp pour sous-officiers et soldats.

Il est généralement beaucoup plus vaste que l'OFLAG. La garde y est un peu moins sévère. Si les tentatives d'évasion y sont peu fréquentes, c'est pour une bonne raison : celui qui veut s'échapper demande à partir travailler en Kommando. L'existence y est souvent rude, mais il jouit d'une liberté de mouvement relative pendant la journée. Le problème pour lui réside dans l'obtention de vêtements civils et de faux papiers. Une fois prêt, il peut dire : "Demain, s'il fait beau, je m'évaderai".

3. A l'OFLAG, la question capitale est la sortie du camp.

LA VIE D'UN PRISONNIER EN KOMMANDO DE TRAVAIL

La vie en Komando de travail a été décrite de façon attachante, détaillée et poignante, par Marcel STILLER dans son livre "EN MAI 40. J'AVAIS 20 ANS".

Francis BALACE, qui en a écrit la préface, en dit : " ... Avec le livre de Marcel STILLER, nous entrons dans le vécu quotidien du prisonnier de guerre, avec la souffrance bien sûr mais aussi avec l'humour, avec le mal du pays mais aussi avec une espérance tenace ...."

Le livre (310 pages), imprimé en 1985 par les Editions Dricot, Liège-Bressoux, peut être commandé chez l'auteur, 31, rue du Château, 4460 GRACE-HOLLOGNE.

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Un menu vraiment … menu La ration en 1945 : pain, patates, margarine
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Une aquarelle de George PIGEON Le chauffe-eau électrique du P.D.G. (Prisonnier de guerre)
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La matière première très recherchée deviendra …

A l'OFLAG – Les métamorphoses de la boîte à conserve

Un four
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Un petit poêle Un appareil à distiller

Photos et aquarelle prêtées par Mr Georges HUYGEN

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PLUTO, le pipe-line sous la Manche

Pierre Beaujean

A partir du moment où l'on commença à étudier le détail du débarquement en Europe, c'est-à-dire dès le printemps de 1942, l'un des principaux problèmes qui se posa fut : comment assurer le ravitaillement continu en carburant des armées alliées ayant pris pied sur le continent ? Les besoins seraient tels qu'on ne pourrait compter sur des péniches, seul moyen envisagé avant que des grands ports soient libérés et remis en état d'accueillir des pétroliers.

Chacun se doute qu'il fallait assurer la sécurité du transport, à travers l'Angleterre et la Manche, des quantités énormes de combustible que des navires pétroliers amenaient d'Amérique et déversaient dans les grands réservoirs de Liverpool.

Le projet de déposer des tubes sur le fond de la Manche parut d'abord chimérique, car si la Manche n'est pas une mer très profonde, les tempêtes y sont redoutables, l'amplitude des marées y est extrême et, fait plus grave encore, la plus grande partie était à l'époque sous le feu des batteries installées par les Allemands sur la côte française.

Puis un ingénieur d'une compagnie pétrolière proposa à l'Amiral Lord Louis Mountbatten, responsable des "Opérations combinées", de construire un pipe-line non en métal rigide mais en tuyaux souples. Au dix-neuvième siècle, n'avait-on pas, avec des moyens bien peu perfectionnés, mouillé par des fonds atteignant 4.000 mètres, les câbles transatlantiques qui relient l'Europe aux Etats-Unis ?

Des projets furent mis à l'étude. On fabriqua plusieurs centaines de mètres de conduits de ce genre et on les expérimenta dans l'estuaire de la Tamise. Le résultat fut concluant et Winston Churchill donna  l'ordre d'entreprendre la fabrication sur une grande échelle.

Des commandes furent passées pour la fabrication de deux pipe-lines ayant chacun 45 Km de long, et 5 cm de diamètre. Fin 1942, on installait ces pipe-lines à travers le canal de Bristol, où les conditions des courants et des marées sont proches de celles que l'on rencontre dans la Manche.

Le pipe-line définitif, celui qui fut placé par 55 m de profondeur dans le fond de la Manche, était constitué de tubes de 7,5 cm de diamètre, soit en plomb armé et posé par des navires spécialement équipés, soit en acier flexible enroulé sur de gros tambours creux, de 27 m de long et de 15 m de diamètre, flottant sur l'eau et remorqués.

Une usine spéciale fut chargée d'assembler les éléments du pipe-line par tronçons de 120 m. La production était de 16.500 m par jour.

Il fallut aussi former le personnel spécialisé. C'est alors que naquit PLUTO (Pipe-Line Under The Océan). Cette formation groupait 100 officiers et 1.000 hommes fournis par la Marine Royale et un échantillonnage de navires extrêmement varié, allant du cargo de 10.000 tonnes à la vedette rapide.

A travers l'Angleterre, un réseau de pipe-lines fut organisé pour amener le pétrole de la côte ouest à la côte sud-est, des stations de pompage étant soigneusement camouflées dans les endroits les plus divers : forts désaffectés, parcs d'attraction, villas abandonnées.

Trois semaines après le débarquement, aussitôt que les approches de la presqu'île du Cotentin eurent été débarrassées des mines mouillées par les Allemands, la liaison Ile de Wight-Cherbourg fut établie et presque immédiatement des stations de pompage furent installées en Normandie.

Toutefois, le premier pipe-line traversait la Manche en un des points où elle a 160 Km de largeur et il y avait intérêt à en établir un nouveau dans l'endroit le plus étroit, dès que possible. Ce fut fait entre Dungeness et Boulogne après la prise de cette ville et le déminage du grand champ de mines établi par les Allemands dans cette zone de la Manche.

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De Boulogne, le réseau fut ensuite continué à terre par des unités du génie anglais, d'abord jusque Anvers, puis jusque Eindhoven et Emmerich. A partir d'Anvers, un deuxième réseau fut installé à travers la Belgique vers l'Allemagne et finit par atteindre Francfort.

Très rapidement, le R.A.S.C (Royal Army Service Corps) put ainsi pomper quotidiennement 4 millions de litres de carburant de Liverpool au Rhin, le record étant de 5 millions de litres. Entre le jour de la mise en service et le jour de la capitulation allemande, les différentes armées alliées reçurent par cette voie près de 500 millions de litres.

Il faut dire un mot du secret qui fut respecté dès la conception jusqu'à la mise en oeuvre et l'exploitation du réseau. La consigne du silence avait été donnée aux journalistes anglais, et elle fut respectée. Au lendemain du débarquement, une note officielle priait tous les journaux de "ne rien publier pouvant laisser entendre à l'ennemi que nous disposons de moyens nous permettant de nous passer, tant pour le débarquement des troupes que pour celui des combustibles, de l'acquisition immédiate d'un grand port français".

En ce qui concerne le débarquement du personnel et du matériel, la consigne faisait évidemment allusion au port préfabriqué "Mulberry" d'Arromanches. Pour les combustibles, il s'agissait de l'existence du pipe-line qui traversait déjà l'Angleterre et allait franchir la Manche.

Ajoutons que les patrouilles allemandes ne décelèrent pas ces 700 Km de tuyaux sous-marins, et les tambours n'éveillèrent pas leur attention.

Le réseau décrit plus haut n'était qu'une partie de l'ensemble des pipe-lines utilisés par les Alliés en Europe. Dès le 15 juin 1944, les unités du génie américain commencèrent à en établir dans le Cotentin et l'étendirent au fur et à mesure de leur avance. A la fin de la guerre, un pipe-line reliait directement Cherbourg à Mayence sur une longueur de 2.200 Km.

Lorsque les Alliés eurent débarqué dans le sud de la France, un pipe-line fut immédiatement amorcé. Il finit par relier Marseille à Mannheim sur une distance de 2.200 Km.

Enfin, un pipe-line a été établi entre Anvers et Wesel et un autre entre Le Havre et Rouen.

En mai 1945, les quatre grands ports européens de Marseille, Cherbourg, Le Havre et Anvers étaient des têtes d'oléoducs s'enfonçant profondément en Europe, approvisionnés directement par les navires pétroliers. Cette entreprise du temps de guerre rend, en temps de paix, des services aussi importants et, dans ce domaine, la guerre a servi la paix.

Bibliographie

- Magazine VOIR n° 31.

- Histoire de la Guerre des Nations Unies, vol I, Ed. Le Sphinx, Brux., 1948.

- Guerre totale et guerre révolutionnaire, tome III, de Henri BERNARD, Ed. Brépols, Brux, 1967.

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Un des tambours flottants sur lesquels étaient enroulés les tubes flexibles

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Une route de campagne parmi d'autres, mais deux gros tuyaux la longent, par où passe le carburant nécessaire aux troupes débarquées.

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Approvisionnés par le pipe-line, les camions-citernes assurent le remplissage des jerrycans destinés aux unités blindées et motorisées en route vers l'Allemagne.

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LE COURRIER DES LECTEURS

REPONSE A QUI RECONNAIT ?

Le Major e.r. DAVREUX a effectué des recherches pour essayer d'identifier les officiers prisonniers à l'OFLAG II A de Prenzlau et dont les photos, prises en 1941, ont été publiées dans le bulletin Tome V, fasc. 2 de juin 1992 :

"J'avais escompté beaucoup d'informations de mon ami DESPLANQUES. Malheureusement il ne se souvient pas de beaucoup de noms, car, m'explique-t-il, les groupes pour photo "posée" n'était pas homogènes. Par contre la photo du bas l'était, en l'occurrence un groupe d'artilleurs ..."

Rappelons que Monsieur A. GERARD avait identifié son père, le lieutenant GERARD (voir bulletin Tome V, fasc. 3).

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1. Lt Col Vincent DENIL (Général-Major)

2. BERBEN

4. Major CASSART

5. SLt DESPLANQUES (Commandant - origine tournaisienne)

9. Commandant DEMAL (sans certitude)

11. BOCKOURT

16. DECORTE (origine tournaisienne)

21. Cdt COLLART

22. Cdt WEEMAES

24. Lt GERARD (N.d.l.r. : reconnu par son fils)

   

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6. Ne serait-ce pas le N° 1 (DENIL) de la photo du haut ?

9. GONZETTE

27. DUCHENE

33. HENRI Robert (sans certitude)

 

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MIMOYECQUES - SUITE

(voir bulletins Tome V. fasc.1, 2 et 3 de 1992)

Sollicité par nous, Monsieur RICHELY nous donne d'autres informations concernant la construction de la base de MIMOYECQUES. Voici sa lettre en sa quasi-totalité :

"1.

"2.

"3.

"4. Le journal de l'Oberstleutnant Thom (page 11 - IWM-MI 14 (860 v) relate que plusieurs reconnaissances pour l'emplacement d'un site HDP dans le Pas-de-Calais ont été opérées dès 1942 et la dernière au début de 1943. En avril 1943, quelques travaux préparatoires ont été exécutés pour vérifier la nature géologique du terrain. Des centaines d'ouvriers, des machines (excavateurs, bétonnières, etc) sont arrivées sur les lieux. Les expropriations nécessaires ont été effectuées en "catastrophe" et les travaux entamés sur grande échelle.

"5. La décision officielle de construire l'ouvrage a été prise lors d'une conversation Speer - Hitler (19-22 août 1943). Mais les travaux étaient déjà en cours car des instructions officieuses avaient déjà été données à l'Organisation Todt de poursuivre avec énergie la construction des divers ouvrages prévus dans le Pas-de-Calais pour le début de l'offensive contre la Grande-Bretagne : décembre 1943. On observe que dans ses minutes de la réunion, Speer écrit à propos du canon HDP : "on doit accorder l'effort maximum aux polygones expérimentaux ... et particulièrement à l'achèvement de la batterie de tir" (Mimoyecques).

Par ailleurs, Guy Bataille (1), historien du Boulonnais, possède des informations qui semblent situer le début des travaux au printemps 1943.

(1) Communication personnelle à Roland Hautefeuille.

"6. Le 18 septembre 1943, des images suspectes ont été relevées sur les clichés de la mission de reconnaissance aérienne (2) (travaux apparemment d'une grande ampleur) alors que rien n'avait été observé lors de la reconnaissance aérienne du 2 septembre précédent. Or on savait par les services de renseignement sur place que des travaux avaient commencé depuis un certain temps déjà.

(2) Il s'agit du PRU (Photographie Reconnaissance Unit) dont les travaux étaient analysés par le "Central Interprétation Unit".

"7. Le 5 novembre 1943, le site de Mimoyecques fut attaqué par plus de 200 bombardiers. L'attaque fut renouvelée le 8 novembre avec 73 bimoteurs. Nouvelle récidive le 10 novembre avec 88 Typhons. Il est intéressant d'observer qu'immédiatement après l'attaque du 5 novembre la Flak s'est considérablement renforcée.

 "8. Un document allemand annexé à une lettre du "Heereswaffenamt" avait par ailleurs annoncé la décision de renoncer à l'installation de la moitié des 10 batteries de 5 tubes soit 25 tubes dans la partie nord-ouest de l'ouvrage Wiese. Les vestiges de cet abandon sont encore parfaitement visibles aujourd'hui. On a souvent attribué cet abandon à l'effet des bombardements des 5, 8 et 10 novembre 1943. L'ensemble du contexte montre, cependant, que cette décision relève de causes d'origine technique. Néanmoins, même limités à 5 batteries de 5 tubes (ramenés à 3 batteries par la suite), les travaux continuaient sans désemparer. En septembre, les travaux de terrassement de la dalle de béton d'une épaisseur de 5 mètres avaient commencé sur le plateau, pour assurer la protection de l'extrémité supérieure des tubes. Les bombardements de novembre ont effectivement coïncidé avec  l'arrêt de la construction du tunnel N-W.

Il existe donc un faisceau d'informations situant le début de la construction de Mimoyecques au printemps ou au plus tard à l'été de 1943 alors que rien ne permet de soutenir sérieusement que cette construction aurait seulement commencé au début de 1944.

"9. La lourdeur de la bureaucratie nazie, les informations divergentes et les contradictions observées dans les archives allemandes, les chevauchements des services (voulus par Hitler) expliquent les erreurs que l'on peut commettre de bonne foi en se limitant aux seules archives allemandes et à fortiori à un seul document.

P. Richely

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SOUVENIRS DU 11 NOVEMBRE

Monsieur Raymond PIERRE nous propose le récit suivant :

LA GRANDE GUERRE DE MON PERE, SOLDAT AU 10e DE LIGNE

Le 12 août 1914, le 10e de Ligne, régiment d'élite, quitta la caserne Marie-Henriette à Namur, pour prêter main-forte à la garnison de Liège, assiégée depuis le 4 août.

Mon père faisait partie du détachement d'avant-garde qui, en rangs par quatre et en colonne, officiers en tête, se dirigeait vers Liège, à marches forcées ... jusqu'à Béez, près d'Andenne, ou ils furent entourés d'Allemands beaucoup plus nombreux. Mon père, comme tous les autres Belges, jeta son fusil et fut fait prisonnier. Ils continuèrent vers Liège mais, cette fois, sans armes, et encadrés par les Uhlans à cheval.

Mon père ne rentra que bien tard, en 1919, si bien qu'il passa toute la guerre sans tirer un seul coup de feu.

Chaque année, le 11 novembre, après la retransmission de la cérémonie du Relais Sacré à la T.S.F, (on ne parlait pas de radio à l'époque), nous lui demandions ce qu'il avait fait pendant la guerre, et chaque fois, nous étions déçus par la brièveté du récit et le manque d'actes héroïques.

C'est bien difficile pour un père d'être un héros devant ses enfants.

Raymond PIERRE

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DEMANDE DE RENSEIGNEMENTS

Monsieur Philippe DUHAMEAU recherche le livre intitulé "Seul entre Meuse et Ourthe - Le Fort de BONCELLES - août 1914-mai 1940" de Michel VIATOUR.

D'autres personnes recherchent également cet ouvrage de première valeur.

Monsieur VIATOUR nous a informé que l'ouvrage était malheureusement épuisé et qu'une réédition était envisagée, mais pas dans un avenir immédiat.

L'auteur ayant fait don au C.L.H.A.M. d'un exemplaire de son livre, celui-ci se trouve dans la bibliothèque où il peut être consulté par les membres.

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Dernière mise à jour: 07 avril 2010