La M.A.E.

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LA MANUFACTURE D'ARMES DE L'ETAT (M.A.E.)

Le colonel Pierre LEONARD, commandant de l'Arsenal du Matériel Mécanique et de l'Armement (As Meca) à Rocourt, vient de rédiger une histoire de cet établissement militaire important situé sur les hauteurs de la ville de Liège, dont le monument des trois chars d'assaut se cabrant attire le regard lorsque l'on roule sur l'autoroute Aix-la-Chapelle - Liège, à la sortie pour Rocourt et Tongres.

L'Arsenal est issu du regroupement de trois établissements, à savoir :

- la Fonderie Royale de Canons

- la Manufacture d'Armes de l'Etat (M.A.E.)

- l'Arsenal du Charroi d'Etterbeek (As Ch)

Avant de former un arsenal intégré avec l'Arsenal du Charroi, F.R.C. et M.A.E. avaient fusionné pour donner naissance à l'Arsenal d'Armement (As Arm)

L'histoire de la F.R.C. a paru dans le bulletin du C.L.H.A.M., Tome II, de juin 1983.

Le colonel LEONARD nous autorise à publier le chapitre consacré à la M.A.E. et nous l'en remercions.

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Détail d'un plan parcellaire de 1860 où apparaît la M.A.E.

Il faut noter :

1° que la M.A.E. ne doit en rien être confondue avec la F.N. (Fabrique Nationale).

2° que l'établissement connu sous le nom de Manufacture d'Armes de Liège est antérieur à la M.A.E. et avait disparu au moment où celle-ci fut créée.

L'histoire de cette M.A.L. est développée par Monsieur Cl. GAIER dans le bulletin trimestriel de l'A.S.B.L. "Les Amis du Musée d'Armes de Liège", N° 42-43 de Septembre 1984 sous le titre : "Un mémoire inédit sur la Manufacture d'Armes de Liège en 1803".

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Aspect actuel du site de la M.A.E. qui occupait le côté gauche de la Rue des 600 Franchimontois

Après le texte du colonel LEONARD, nos lecteurs trouveront, extrait de "LIEGE 1881", une notice du Colonel A. HALKIN sur la M.A.E., telle qu'elle fonctionnait depuis la création jusqu'à, l'époque de son commandement (1878-1883).

 

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Vue(s) prise de la rue Saint-Léonard. Sur le site de la M.A.E. se trouvent un immeuble à appartements sociaux de la "La Maison Liégeoise (à gauche) et une crèche (dans le fond). A l'arrière-plan, les hauteurs de Vivegnis.

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LA MANUFACTURE D'ARMES DE L'ETAT (M.A.E.) - Colonel P. LEONARD

1. Période 1838 - 1914

La mise en place de l'établissement

NAPOLEON avait organisé à LIEGE une Manufacture d'Armes mais celle-ci n'avait pas survécu à l'Empire.

C'est le 12 novembre 1837 que le Gouvernement Belge décide par Arrêté Royal l'organisation d'une Compagnie "d'ouvriers armuriers".

Un mois plus tard, un "atelier de réparations" est annexé à la fabrique MALHERBE de GOFFONTAINE qui elle-même était déjà louée par l'Etat Belge.

Le Gouvernement tient absolument à mettre en régie la fabrication des armes de guerre. Dans ce but, le 8 mars 38, il achète rue SAINT-LEONARD la propriété LECRENIER d'une contenance de 77,15 ares pour 50.000 francs. C'est à cet endroit que démarre vraiment en 1840 la Manufacture d'Armes de l'Etat, établissement d'instruction, de fabrication et de réparation pour toutes les armes de petits calibres.

On entreprend de suite la construction des infrastructures nécessaires. À cet effet, on investit quelque 225.000 francs au cours des premières années. Cent ans plus tard, l'ensemble du complexe va couvrir une superficie de 11.000 mètres carrés.

Rez-de-chaussée

  1 Mag aciers

  2 Outillage

  3 Petite mécanique

  4 Force motrice

  5 Bois

  6 Forges

  7 Chaudières

  8 Menuiserie

  9 Hall

10 Trempe

11 Sablage - Peinture

12 Soudure

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1er Etage

 

 

Labo chimie

 

 

Mitrailleuses

 

Polissage

Chromage

Les activités de la M.A.E.

La Manufacture montée pour une fabrication annuelle de 10.000 armes à feu peut au besoin porter sa production à plus du double de ce chiffre.

Au cours des années, les travaux de l'entreprise consistent en général dans la fabrication des armes destinées aux Corps de l'Armée et de la Gendarmerie. Elle prend aussi en charge les mousquetons des douaniers et l'artillerie de la Garde Civique. On y produit également des pièces de rechange diverses, des capsules vides pour les armes à percussion et on y transforme régulièrement des armes pour les moderniser suivant les systèmes nouveaux.

On ne peut non plus passer sous silence la formation par la M.A.E. d'une élite de maitres-armuriers destinés aussi bien à ses besoins propres qu'aux Régiments, aux Dépôts et aux ateliers régionaux.

2. Période 1914- - 1918

A la veille de la guerre

A la veille de la guerre, la M.A.E. assure l'entretien et la réparation des mitrailleuses, fusils-mitrailleurs, fusils, carabines, pistolets, sabres, lances et baïonnettes.

Pourvue de l'outillage voulu pour la fabrication de notre fusil MAUSER de calibre 7,5 mm, elle vient de recevoir commande de 10.000 de ces armes.

On y fabrique également des voiturettes pour mitrailleuses, à traction canine, ainsi que les pièces de rechanges pour les armes de ce modèle.

Lors de la mobilisation, la M.A.E. détache à NAMUR et à ANVERS un atelier de réparation du matériel d'armement.

L'atelier d'ANVERS

Quand en août 1914, LIEGE est envahie, la M.A.E. évacue rapidement ce qu'elle peut, en particulier la réserve en armes et une grande partie des pièces de rechanges.

Avec ce matériel, elle installe un atelier à ANVERS sous la direction de l'Ingénieur d'Artillerie BOONE. Comme nous l'avons noté par ailleurs dans l'histoire de la F.R.C., la Place d'ANVERS était réputée devoir tenir devant l'envahisseur.

Une grande partie du personnel de la Manufacture a quitté LIEGE pour ce nouvel atelier et une tâche importante et urgente l'y attend.

En effet, si les fabrications d'armes de petits calibres sont arrêtées, il faut réparer ce qui existe et a grandement souffert. Il faut aussi armer les recrues et les volontaires enrôlés par milliers et les réserves emportées de même que celles des dépôts sont vite épuisées.

Durant deux mois, cet atelier va remettre en état toutes les armes portatives de petits calibres amenées par centaines du front.

Les ateliers de CALAIS

La Place d'ANVERS étant menacée, l'atelier installé dans cette ville émigre à la mi-octobre 1914 à CALAIS. Les "Ateliers de fabrication des armes portatives" s'installent dans cette ville aux côtés de ce qui reste de la F.R.C.

On a amené dans le nouveau cantonnement quelque 10.000 MAUSER non en état de même que ce qui reste des pièces de rechanges emportées de Liège.

Le personnel venant de la M.A.E, ne suffisant pas à la tâche, on dirige bientôt sur les ateliers de CALAIS les armuriers des bataillons d'Infanterie de l'Armée de Campagne. Il ne reste par division qu'un maître-armurier secondé par un armurier.

Dans les deux mois qui suivent cette évacuation, malgré des installations et des équipements de fortune, on remet en état 12.000 fusils MAUSER et 600 carabines de cavalerie. Pour régler le problème des rechanges épuisés, il faut passer â la fabrication de ceux-ci de façon souvent artisanale quand on ne les trouve pas dans les marchés civils.

Au cours de 1915, 95.000 fusils et carabines seront réparés par des ateliers dynamiques dirigés par les Ing Aie COURTOIS et BOONE.

Il faut aussi ajouter que fin 14 et début 15, une équipe comprenant un Ing Aie et deux maîtres-armuriers, visite sur, place au front toutes les mitrailleuses MAXIM et HOTCHKISS. Ce type de matériels est en effet très critique et il faut sans désemparer, procéder sur place aux réparations indispensables en attendant les fournitures de nouvelles mitrailleuses commandées. Ces visites sur place vont permettre à l'Ing Aie BOONE d'acquérir l'expérience et la connaissance des stocks de rechanges â mettre en place dans les magasins de ses ateliers.

Les ateliers de CALAIS vont également fabriquer un nouveau modèle simplifié de trépied pour mitrailleuse. Cinquante de ces matériels seront mis à la disposition des troupes de janvier à juin 1915. On confectionne durant le même temps 4.000 lances et il sera procédé à l'adaptation de la baïonnette du vieux fusil GRAS français pour en équiper les carabines de cavalerie.

La Manufacture d'Armes de BIRMINGHAM

La Manufacture d'Armes de BIRMINGHAM est mise sur pied fin 1915 par le Col Aie LOISELET. Cet établissement doit compléter l'action des ateliers de CALAIS plutôt axés sur les réparations, en entreprenant des chaînes de fabrication.

Dès début février 1916, ce nouvel atelier produit plusieurs milliers de fusils par mois. Fin de la même année, il aura aussi réalisé quelque 150.000 pièces de rechanges pour armes diverses et il aura en place une chaîne d'usinage de canons de fusils mitrailleurs.

La Manufacture fabrique de même la baïonnette moderne modèle 1916.

Le personnel qui comporte fin 1915, 158 hommes et 74 femmes, 50 % de ce personnel étant anglais, passe fin 1916 à 400 personnes dont 90 % sont belges grâce à l'arrivée d'une partie du personnel de CALAIS et de soldats ouvriers armuriers.

Jetons un coup d'oeil sur l'organisation de cette Manufacture. On y trouve en 1916 :

- 1ère division :

les services généraux de l'usine.

- 2ème division :

les ateliers pour forage, alésage, profilage et redressage des canons.

Fabrication des hausses et guidons. Montage de ceux-ci. Exécution des tirs d'épreuves et de réglage.

- 3ème division :

les ateliers de montage en blanc des armes (bois et mécanismes).

- 4ème division :

les ateliers de fabrication des mécanismes : culasses, verrous, percuteurs, sûretés ..., de même que le montage complet des baïonnettes.

- 5ème division :

le service de réception des commandes et fabrications dans l'industrie civile, l'atelier d'outillages et celui du machinage à bois.

- 6ème division :

l'atelier de fabrication des baïonnettes Modèle 1916.

Durant ce temps, le rôle des ateliers de fabrication des armes portatives ou A.F.A.P. restés à CALAIS est ramené à :

- réception, entretien, réparation des fusils, carabines, pistolets, armes blanches (sabres, lances, balonnettes),

- entretien et réparation des mitrailleuses, de leurs trépieds et affûts,

- confection et réparation des casques.

3. Période 1919 - 1940

La mission de la M.A.E, après la guerre

En 1919, la M.A.E. revient rue SAINT-LEONARD sous la direction du Gen Aie LOISELET, avec les machines et équipements acquis et utilisés à BIRMINGHAM.

Elle redevient une usine complète ayant grosso modo la même mission que la F.R.C, mais appliquée à l'armement de calibres inférieurs ou égaux à 25 mm.

La M.A.E, a aussi la responsabilité de :

- Cinq ateliers régionaux de réparation des matériels (A.R.) : BRUXELLES, ANVERS, GAND, MONS, LIEGE, pour tâches de maintenance 2éme et 3ème échelons.

- Deux services de matériels de tir (S.M.P.) : BOURG LEOPOLD et ELSENBORN,

- Equipes de réparations itinérantes détachées dans les Dépôts, Camps et Unités pour des tâches de 2éme échelon.

- Centre général d'Inspection de l'Armement Léger,

- Ecolage : formation des maîtres-armuriers et armuriers pour les A.R. et les unités.

- Centre d'épreuves et de réception des armes et petites munitions. Contrôle et réception dans les usines.

Les moyens en personnel et l'organisation des Services Techniques

En 1930, le personnel de la M.A.E, se limite à + 600 personnes. En 1926, il y a en effet assez bien de licenciements suite à des restrictions budgétaires.

Quatre ans plus tard, les recrutements reprennent pour arriver en 38 à quelque 800 personnes et finalement en 40, à un bon millier, vu l'affectation de rappelés.

Si en 1919, on comptait dans l'effectif 90 % d'OMS et 10 % d'OCS, ce rapport de force entre OMS et OCS sera grosso modo de 50 % et 50 % en 40.

Comme à la F.R.C., il y a très peu de militaires.

La M.A.E, compte deux grands services :

- Les Services Techniques dont le chef a directement sous ses ordres le bureau d'études, le service contrôle et la trempe.

On y trouve trois divisions de travail :

- la division machines-outils avec :

- une section mécanique : fraiseuses, décolleteuses, perceuses, foreuses, aléseuses, etc.

- une section mécanique de précision : rectifieuses, graveuses, etc., - un atelier de réparation des machines,

- un atelier machines à bois,

- la division armement portatif et bois à fusils, comprenant également le bronzage et le tir.

- le service industriel pour les relation;3 avec l'industrie privée.

- les Services Administratifs qui comprennent :

- la gestion des Finances pour achats, sous-traitances, salaires,

- la gestion des matières et magasins.

La production

Depuis la fin de la guerre, l'Armée est dotée d'armes provenant de pays étrangers, armes dont les réparations et transformations continuent à être effectuées par la M.A.E.

En 1927, l'établissement reçoit la mission de transformer le FM 1915 français en ce qui sera appelé le FM 15-27. Dans les années trente, le fusil 89 et la carabine 98 sont transformés au profit de l'Armée Belge en fusils 89-30 et carabines 98-30. Cette modification est rendue nécessaire par l'adoption de la munition â balle pointue.

La M.A.E. assure également la fabrication et le contrôle de toutes les pièces de la culasse mobile des mitrailleuses MAXIM Lourdes (avec afftits F.R.C.) et Légères (avec bipieds M.A.E.), la création d'un affût contre avions pour la MAXIM Légère, l'équipement de la voiture RENAULT blindée d'une mitrailleuse 13,2 mm.

Il y a encore surtout la transformation des fusils MAUSER en modèles 3,5 et 36 dont tous les nouveaux constituants, y compris la baïonnette, sont réalisés à la M.A.E.

Parfois, on y voit encore quelques réparations des vieilles mitrailleuses COLT et des fusils LEBEL au profit d'unités de réserve.

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La formation des maîtres-armuriers

Une des missions de la M.A.E., nous l'avons vu, est la formation des armuriers et maitres-armuriers. Cette formation se donne à "l'Ecole de la Manufacture d'Armes de l'Etat" et permet l'obtention d'un diplôme en cas de réussite.

Nous ne nous occuperons pas ici de l'instruction de l'armurier, celui-ci ne devant connaître qu'un seul type d'armes, pour suivre seulement le cas des candidats "maîtres-armuriers".

Il y a régulièrement des recrutements et l'épreuve d'admission est la réalisation d'une pièce d'essai en ajustage. La plupart des candidats sont des anciens élèves de l'Ecole d'Armurerie de LIEGE ou d'écoles de Mécanique de la région.

Le candidat admis qui a souvent de 15 à 17 ans, va devoir pendant plusieurs années (de 4 à 8 ans suivant l'époque) passer à tous les établis de la Division Armement de la M.A.E école et pilote par l'agent technique de celle ci. Aussi sera-t-il initié à tout ce qui concerne et compose les pistolets, fusils, carabines, fusils-mitrailleurs, mitrailleuses, trépieds, lances, sabres et baïonnettes, en ce compris le bronzage, la trempe et le travail du bois.

En fin de période d'écolage, il est enfermé durant trois semaines pour le test final dans ce que l'on appelait "la Boîte" et là, il doit faire preuve de ses connaissances en remettant en état par inspection, remplacements, ajustages, usinages, ..., au minimum une arme de chaque type. "La Boite" comporte ateliers, chambres, réfectoire et bureau, pour y permettre la subsistance de qui y est bouclé.

S'il réussit, il reçoit son diplôme de maître-armurier et est prêt pour servir soit à la M.A.E., soit dans un A.R., soit dans une unité. Souvent le jeune maître-armurier ne choisit pas la M.A.E., car les autres affectations donnent d'office une nomination de chef d'équipe.

Ajoutons encore que le candidat OMS "maître-armurier" du début des années vingt reçoit un uniforme qu'il ne porte jamais si ce n'est parfois quand il doit voyager en chemin de fer afin de bénéficier de 50 % de réduction sur le billet ...

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Diplôme d'un Maître-Armurier

Le salaire de l'ouvrier

Le personnel de cadre comprenant les officiers, les employés, les agents techniques et une partie des chefs d'atelier, est payé par mois suivant les barèmes réglementaires de ce que nous appelons aujourd'hui la Fonction Publique.

Le personnel payé à l'heure parmi lequel on compte les chefs d'équipe, contremaîtres et des chefs d'ateliers, certains nommés, d'autres mis en fonction par le directeur de l'établissement suivant ses besoins de maîtrise, a un salaire fixé par la Direction de la M.A.E. N'oublions pas que celle-ci fonctionne en régie.

Quelques exemples de rémunérations dans les années trente - Journalier spécialisé (machines-outils) : 4,50 francs/heure

- Ouvrier qualifié : 5,25 à 5,75 francs/heure

- Ouvrier spécialiste : jusqu'à 6,15 francs/heure - Ouvrier de précision : jusqu'à 6,45 francs/heure.

Primes horaires : de 0,90 à 1,25 francs/heure en fonction de la production. Cette prime était de l'ordre de 0,10 franc/heure après la guerre 14-18.

Sanctions : si un membre du personnel est surpris à ne rien faire durant les heures de travail, il risque d'être sanctionné et dans ce cas, il y a retenue de salaire à coup sûr.

Quelques anecdotes

La visite du Duc de BRABANT

En 1933; le Prince LEOPOLD, Duc de BRABANT vient rendre visite à la M.A.E.

Une chose a surtout frappé le personnel durant cette visite. Le Directeur de la M.A.E., au cours des déambulations voulait toujours placer le Prince à sa droite et chaque fois le Prince se replaçait à la gauche de son guide.

Ce geste fut fort apprécié, le personnel étant partagé entre son respect pour le Prince et son estime pour le Directeur.

L'ambiance familiale

A la M.A.E., comme d'ailleurs à la F.R.C., il y a une ambiance que l'on pourrait qualifier de "familiale".

Tout d'abord beaucoup d'ouvriers sont parents entre eux. Le père, le fils, le beau-frère, l'oncle ... sont souvent ensemble dans l'établissement.

D'autre part, le personnel ouvrier connaît très bien son cadre, que ce soit l'agent technique ou l'officier de la division où il travaille, que ce soit aussi le chef des services techniques qui passe pratiquement chaque jour aux divers postes de travail.

Un jour dans une section où travaille entre autres un manoeuvre quelque peu handicapé mental, le chef des services techniques, et c'est un Général, s'arrête près d'un établi et a sans doute l'air quelque peu fatigué car le manoeuvre suscité s'approche de lui, le touche à l'épaule et lui dit "Tu as l'air fatigué. Vas te reposer. Je vais te remplacer durant ce temps !"

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Mai 1940

Le 10 mai 40, à l'ouverture des hostilités, la M.A.E. tente de rejoindre GAND où, dans les Ateliers VAN DE KERKHOVE (rive gauche), l'établissement avait déjà constitué des réserves en armes et en rechanges. On s'affaire pour charger deux trains de matériels et d'équipements. Ce qui ne peut être mis sur trains, est placé sur camions de même que les archives. Il y aura également un train pour le personnel. Les machines qui ne peuvent être chargées sont sabotées.

Au cours de ce mouvement, on manquera de chance.

En effet, les trains de matériels sont bloqués par un bombardement à BIERSET.

Le train du personnel n'a pas plus de bonheur mais les gens se débrouillent pour arriver à GAND et la colonne de camions bien que mitraillée à TIRLEMONT arrive à GAND dans la nuit du 11 au 12.

A GAND, les activités se bornent à distribuer les réserves d'armes. On est vite à court et un des premiers non servis pour son unité est un officier de réserve du nom de TRUFFAUT, Liégeois d'origine et député, qui en 37 est intervenu pour maintenir la F.R.C, à LIEGE.

Le 16 mai au matin, on repart en train et par la route en direction de BRIVES-LA-GAILLARDE où se trouvent les ateliers de construction de l'Armée Française. Là-bas, le personnel employé et ouvrier est mis à 1a disposition de l'hôte jusqu'à la capitulation de la FRANCE. Par après, on reste à ne rien faire dans les baraquements servant de logement. Le comptable de l'unité qui peut continuer à s'approvisionner en fonds à l'Etat-Major Adm du MDN à VILLENEUYE-SUR-LOT, continue à payer les moyens de subsistance de même que les salaires.

Le 20 août 40, l'ordre est donné de rejoindre la BELGIQUE.

On part le 22 pour arriver à LIEGE-VIVEGNIS le 24. Quelques personnes dont un officier sont restés à BRIVES en arrière-garde pour surveiller le matériel abandonné sur place. Elles ne seront rapatriées qu'un an plus tard.

Durant la guerre 40-45

Au retour en BELGIQUE, on sépare l'administration des militaires et des civils.

Un bureau est constitué Quai des TANNEURS à LIEGE pour liquider les marchés de la M.A.E. et de la F.R.C. qui étaient toujours en cours.

C'est là que le Col IFM BERTRAND s'installe pour la durée de la guerre pratiquement.

Pour ce qui a trait au personnel civil, c'est le Service de Liquidation des Dépenses Militaires du Ministère des Finances qui c'occupe de leur gestion par l'intermédiaire d'un bureau à LIEGE. Ce dernier où se trouve le Secrétaire de la M.A.E., Mr MOORS, convoque les agents pour constituer des données à transmettre à BRUXELLES et permettre des avances de salaire ou traitements qui seront quelques mois plus tard régularisés.

Durant la période 40-45, le personnel de la M.A.E. (comme celui de la F.R.C.) qui n'a pas été inquiété lors de son retour en Belgique, est pour la plupart remis au travail dans différentes administrations : police, incendie, ravitaillement, secours divers, …

4. L'Atelier Central d'Armement

Reprise des activités en 1944

A la libération de la BELGIQUE, en septembre 1944, le Col IFM BERTRAND se reconstitue une petite équipe de travail et convoque une centaine d'ouvriers des M.A.E. et F.R.C. Il a pour mission de monter un petit atelier dans les anciens bâtiments de la Manufacture pour réparer des armes récupérées.

Il y a lieu de signaler que les bâtiments de la F.R,C. et de la M.A.E. qui ont été occupés par les troupes allemandes durant la guerre, sont dans un bien triste état de délabrement et vides de toutes machines.

Le premier travail des ouvriers rappelés en 44 sera de remettre un minimum d'infrastructures en ordre et de recréer quelques sources d'énergie.

Pendant ce temps, suite à une décision de la Défense Nationale, on crée par région un Service Général de Récupération (S.G.R.) dont une section commandée par un Colonel, s'installe dans une partie des locaux de la F.R.C. Ce Service de Récupération qui regroupe des armes, munitions et équipements abandonnés dans les Provinces de LIEGE et LUXEMBOURG utilisera à son profit et durant un certain temps des OMS des F.R.C. et M.A.E.

En octobre 44, l'Armée Américaine décide d'occuper la caserne de la Manufacture. De ce fait le petit atelier créé par le Col IFM BERTRAND va devoir déménager vers la F.R.C., à côté du S.G.R. suscité. Il y a également dans ce quartier un dépôt de produits pétroliers des Armées US qui fonctionne avec de la main-d'oeuvre allemande prisonnière.

Ce dépôt sera bientôt incendié mais pratiquement sans dégâts pour ce qui reste des bâtiments.

Entretemps, le S.G.R, a récupéré des machines-outils de l'ancien patrimoine militaire à la FN de HERSTAL et surtout aux Usines STEINBACH de MALMEDY. Le travail de "l'Atelier Central d'Armement" du Col IFM BERTRAND peut maintenant commencer.

Les armuriers ont en fait très tôt un travail considérable et au fur et à mesure de l'augmentation de la charge de travail, on doit convoquer d'autres agents des F.R.C, et M.A.E. Les armes récupérées sont remises en état.

Quelques membres du personnel sont cédés aux ateliers régionaux d'ANS et de LONCIN et suite à un appel, certains OMS posent leurs candidatures pour aller en IRLANDE participer à la création de deux WORK SHOP REME. Une cinquantaine de "maîtres-armuriers" sont aussi mis à la disposition des unités de l'Armée qui se réorganise.

A la mi-45, on récupère un solde de machines et d'équipements dans les régions de COLOGNE et AIX-LA-CHAPELLE.

5 L'Arsenal d'Armement

Les activités dans les anciens quartiers

Début 1946, les ateliers qui ont à ce moment

- dans le quartier F'.R.C. : des services de récupération et de salvage,

- dans le quartier M.A.E. : des ateliers de réparations et de fabrications, vont être appelés "Arsenal d'Armement". L'établissement dépend du D REME, le Col IFM TELLIER.

En 1952, quand l'Armée passe à l'organisation américaine, l'As Arm passe aux ordres directs ou indirects du Comdt de la Base. En 1970, à la formation du Corps de la Logistique, il fera partie de la Division Logistique des Forces de l'Intérieur via le Groupement des Arsenaux.

Par ailleurs, de 1961 à 1971, sa dénomination sera "2 Arsenal Ordonance" ou 2 As Ord.

Durant les années 45-46, quelque 10.000 armes portatives sont remises en état et l'on fabrique en petites séries, des rechanges pour divers types d'armes.

Bientôt, on réceptionne et on reconditionne les canons de 6, 17 et 25 livres, cédés par les Anglais au départ de surplus.

Et pour occuper le personnel, car en 46, suite à certaines décisions politiques, tous les anciens ouvriers des F.R.C. et M.A.E, ont dî être rappelés au travail, on fabrique des milliers de tables, bancs, fauteuils, armoires vestiaires, etc. pour équiper les quartiers des unités de l'Armée.

Le quartier Major IFM DUFOUR

Le quartier occupé à ROCOURT par l'As Arm porte le nom du Major IFM DUFOUR.

Ci-dessous le texte gravé sur une plaque en cuivre placée près de l'entrée du Mess Officiers et inaugurée lors des fêtes de Sainte-BARBE et Saint-ELOY fin novembre 1983 en présence d'anciens membres des F.R,C, et M.A.E. :

"En 1916, Paul DUFOUR s'engage à l'âge de 20 ans comme volontaire de l'Armée Belge. Il terminera la guerre comme Maréchal des Logis d'Artillerie. Il sort de l'Ecole Royale Militaire en 1926 avec la 79e Promotion A et G.

En 1927, il effectue son stage de candidat IFM à la Manufacture d'Armes de l'Etat, puis suit les cours à l'Institut Electrotechnique MONTEFIORE.

Il devient Sous-Directeur de la M.A.E, en 1939 avec le grade de Capitaine en 1er : il occupera également cette fonction de mai à août 1940 à BRIVES (FRANCE). Rentré en BELGIQUE, il poursuit la lutte contre l'occupant, s'engage au Service de Renseignements Militaires et d'Action et devient membre du Groupe BAYARD.

Il est arrêté par la Geheime Feldpolizei le 15 janvier 1944 sous l'inculpation d'espionnage et envoyé au Camp de GROSS-ROSEN où il succombe en 1945, victime des sévices allemands.

Paul DUFOUR a été commissionné Major IFM le 26 mars 1946."

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Plaque apposée près de l'entrée du Mess des Officiers de l'Arsenal de Rocourt

Le changement de statut de l'entreprise

Depuis toujours, F,R.C, et M.A.E. fonctionnaient en régie.

A la constitution de l'As ARM, le statut de l'entreprise est changé. L'Arsenal devient une unité REME comme les autres et donc un "morceau" de l'Administration Militaire.

Il n'y a plus de budget propre à l'entreprise. Le personnel est payé par l'Etat-Major Général suivant barèmes en usage. Les primes n'existent plus.

Un incendie dans la caserne de la M.A.E.

En 1949, un incendie se déclare dans les anciens quartiers de la M.A.E. Une poutre en bois qui prenait appui sur un mur contenant une cheminée, débordait dans celle-ci et prend feu.

Cela se passe la nuit. La garde appelle les pompiers qui interviennent aussitôt. Mais malgré toute la diligence, le bâtiment des machines et de la métrologie est détruit. Par chance, on parvient à sauver la centrale électrique, évitant de ce fait le chômage technique général.

Le déménagement vers ROCOURT

En 1948, vu l'état vétuste et délabré des quartiers Rue et Quai SAINT-LEONARD, le Ministre décide du déménagement de l'As Arm dans une caserne, rue LEFEBVRE à ROCOURT. Cette caserne dont la construction a commencé quelques années avant guerre pour y cantonner le 15A, n'est pas achevée et n'a jamais été occupée.

Le 28 mars 1949, Monsieur DEFRAITEUR, Ministre de la Défense Nationale, inaugure officiellement le nouvel Arsenal d'Armement et le 1er décembre de la même année, le Lieutenant-Général VANSPRANG, Quartier-Maître Général, dévoile le Monument aux Morts de l'Arsenal. Pour celui-ci il est intéressant de noter que les fonds nécessaires ont été réunis par le personnel de l'établissement et que le projet en a été dessiné par un membre du bureau d'études.

Le déménagement en question va s'échelonner sur plus ou moins dix ans, car rien n'a été prévu ni n'est pratiquement prêt à ROCOURT pour accueillir un Arsenal.

Durant. plusieurs années, une équipe d'une trentaine de personnes dirigée par le chef d'atelier André DOFOUX va travailler pour aménager des locaux ou bâtiments trouvés pleins de déchets et de bricaillons et pour créer des chemins pour les chars.

Le BM 20 qui doit à ce moment devenir l'atelier de réparation des véhicules à chenilles reçoit une charpente, un toit et des portes que l'on va prélever à l' aérodrome de GOSSONCOURT.

La séquence du déménagement est la suivante :

- d'abord les bureaux administratifs et l'atelier chars, dont les chenillettes en chantier seront d'abord traitées dans les caves du sous-sol du BM 23.

- ensuite les magasins et l'atelier artillerie.

- l'atelier d'armement léger changera de quartier en 1952•

- en 58, ce sera le tour de la menuiserie, du laboratoire balistique et de la trempe.

On peut dire qu'en 58, les anciens quartiers F.R.C. et M.A.E. sont abandonnés. C'est le stand de tir de la M.A.E, qui a été fermé en dernier lieu.

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Près de l'entrée du Mess des Officiers de l'Arsenal de Rocourt, la plaque de la M.A.E. (qui se trouvait à l'entrée de la M.A.E., rue Saint Léonard) et le Drapeau de la Fraternelle des Maîtres-Armuriers

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Liste des Directeurs et Chefs de Corps de la M.A.E.

1838-1842

1842-1863

1863-1866

1866-1868

1869-1873

1873-1878

1878-1883

1883-1889

1889-1914

1914-1920

1920-1927

1927-1935

1935-1940

  Col Aie WITTERT

  Col Aie TIMMERHANS

  Col Aie MICHEELS

  Col Aie TERSSEN

  Col Aie GILLION

  Col Aie CARETTE

  Col Aie HALKIN

  Gen Aie GHESELLE

  Col Aie GUILLAUME

  Gen Aie LOISELET

  Col IFM COURTOIS

  Gen IFM BOONE

  Col IFM BERTRAND

Atelier Central d'Armement

1944-1947

  Col IFM BERTRAND

As Arm

1947-1949

  Col IFM SPIRLET

Abréviations : Aie = Artillerie - IFM = Ingénieur des Fabrications Militaires

 

 

Bibliographie

- Liège à travers les âges - Les rues de Liège (1925) de Th. Gobert

- "Les établissements d'artillerie belges durant la guerre" (1917) du Commandant Willy BRETON

 

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LA MANUFACTURE D'ARMES DE L'ETAT, en 1881 - Colonel A. HALKIN

La Manufacture d'armes de l'Etat a été fondée en 1840.

Elle a pour objet :

1°, la fabrication ou la transformation des armes portatives destinées aux divers corps de l'armée, à la gendarmerie et aux douaniers;

2°, la réparation de ces armes;

3°, la confection des pièces de rechange employées dans les réparations.

La direction et la surveillance des travaux sont confiées à. un certain nombre d'officiers d'artillerie et d'employés civils.

Le service de l'inspection des armes de guerre comporte en outre la visite de l'armement dans les corps et dans les arsenaux, ainsi que l'examen de toutes les questions relatives à cet objet, sous les di vers rapports de perfectionnement, de fabrication, d'entretien et de conservation.

Un officier supérieur est chef de service, sous le titre d'inspecteur des armes; il est, en même temps, chargé de la direction et de la Police de la M.A.E.. Il a sous ses ordres un sous-inspecteur, ainsi que le nombre d'officiers et d'employés nécessaires.

Les officiers sont mis au courant, successivement, des différentes branches de la fabrication des armes portatives; ils rédigent des mémoires sur toutes les divisions du service.

Les contrôleurs et réviseurs sont chargés de toutes les épreuves et réceptions. Ils sont aussi chargés de surveiller et d'instruire les ouvriers; ils sont nommés à la suite d'examens pratiques et théoriques.

Le personnel ouvrier comprend : outre des ouvriers civils dont le nombre varie suivant l'importance des commandes, une compagnie d'ouvriers armuriers composée de volontaires ayant contracté un engagement minimum de six ans (1), et des ouvriers militaires détachés de leurs corps.

(1) Comme ce fut le cas pour l'ouvrier de 1870 dont le livret militaire a fait l'objet d'un article dans le bulletin Tome II, fasc. 10 de juin 1985. (Note de la rédaction)

Cette compagnie a pour but principal de former des maîtres armuriers d'infanterie, d'artillerie et de cavalerie, et des armuriers de bataillon d'infanterie, Pour remplir les vides qui peuvent se produire dans ces emplois -près des divers corps de l'armée.

Avant 1830 et jusqu'en 1838, les commandes d'armes du Gouvernement étaient livrées à l'industrie armurière de Liège. La surveillance de leur exécution était fort incomplète au point de vue de l'emploi des matières premières et des procédés de travail, Puisque la fabrication n'était pas concentrée dans un établissement, mais confiée à de nombreux ouvriers de toutes catégories et disséminés dans les environs de la ville. Les officiers d'artillerie et les contrôleurs, responsables de la bonne qualité des armes, ne pouvaient avoir leur apaisement

A cet égard, ils se bornaient à contrôler les rentrées, à vérifier l'exactitude des formes et dimensions des pièces, en soumettant quelques-unes d'entre elles aux épreuves réglementaires admises.

Les ouvriers dans l'arme de guerre, en nombre restreint alors, routiniers parce qu'ils ne connaissaient que les fusils à silex, les modèles français et anglais, échappaient à l'action directe des officiers et des contrôleurs; du reste, les premiers ne pouvaient guère s'initier à une fabrication divisée.

Cet état de chose a dû contribuer grandement à enrayer le progrès : la bonne qualité des matières premières entrant pour beaucoup dans la valeur des armes. Lorsque ces matières premières ont été éprouvées et examinées avec soin, la meilleure garantie de leur emploi est que les ouvriers les mettent en oeuvre dans l'établissement où ils les reçoivent.

Convaincu de cette vérité, le Gouvernement, dès 1838, mit en régie la fabrication des armes de guerre. A cet effet, en novembre de l'année précédente, il avait loué la fabrique d'armes de M. Malherbe de Goffontaine; la remise des locaux et des machines eut lieu en décembre. Le personnel de M. Malherbe fut provisoirement conservé, et, pour recruter des ouvriers, il fut fait appel à tous les miliciens connaissant le métier d'armurier. Une compagnie provisoire d'ouvriers armuriers fut créée par arrêté royal du 12 novembre 1837 (n° 2664); elle fut convertie plus tard en compagnie d'artilleurs armuriers, par arrêté royal du 5juin 1841 (n° 4051).

Un atelier de réparation fut annexé, le 12 décembre 1837, à la fabrique de M. Malherbe; le major Timmerhans prit, le 1er janvier 1838, la direction de cet atelier. L'inspection des armes de guerre avait alors à sa tête le colonel Wittert. La fabrique de M. Malherbe n'avait été louée qu'en attendant l'érection de bâtiments appartenant à l'Etat, Le 8 mars 1838, fut signé l'acte de vente, au Gouvernement, de la propriété Lecrenier, au prix de cinquante mille francs. C'est sur cet -emplacement qu'est construite la Manufacture actuelle; son érection a coûté 225.000 francs.

La fabrication des armes ne tarda pas à se ressentir de l'effet salutaire du système d'organisation adopté. C'est aux recherches de l'inspection des armes de guerre que l'on doit les divers modèles d'armes à feu qui ont été en usage dans l'armée depuis 1841, notamment le fusil à percussion modèle 1841, le fusil rayé modèle 1853, et le fusil se chargeant par la culasse modèles 1853-1867.

En résumé, une manufacture d'armes, appartenant à l'Etat, procure les avantages suivants :

1° Certitude d'avoir des armes confectionnées avec des matières de première qualité.

2° Perfectionnement dans le travail, résultant de l'introduction des meilleures méthodes.

Assurance d'obtenir, dans un temps donné, des qualités d'armes déterminées par les moyens de fabrication dont on dispose.

4° Facilité d'apporter aux armes en usage les modifications reconnues avantageuses, ou de passer d'un système à un autre.

5° Service assuré des commandes de pièces de rechange pour les corps.

6° Formation de bons ouvriers et moyen de pourvoir immédiatement aux emplois vacants de maïtres armuriers dans les régiments de l'armée.

Développement des connaissances pratiques des officiers d'artillerie, adjoints à l'inspection des armes de guerre.

Possibilité de donner une instruction complète aux officiers d'infanterie, de cavalerie et du génie, qui se destinent aux emplois d'officiers d'armement.

 

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Dernière mise à jour: 31 mai 2012